Pour définir le terme de renforcement positif, il nous faut d'abord définir celui de stimulus appétitif.
Le stimulus appétitif est une stimulation plaisante, agréable, désirable qui tend à la satisfaction. Il provoque des sensations de bien-être.
En image, un rat en laboratoire poussera plus vite un levier s'il reçoit 5 grammes de nourriture à chaque bonne réponse, plutôt qu'un gramme.
Le renforcement positif est un stimulus appétitif qui apparaît suite à l'exécution d'une réponse et qui apporte de la satisfaction.
Le renforcement peut être primaire : appétitif immédiat (friandise, ou pour un animal des caresses),
ou secondaire, c'est à dire appétitif par conditionnement (des félicitations par exemple).
C'est celui-ci qui nous intéresse, car ce renforcement positif secondaire car il est plus simple à utiliser et la sensation qui l'accompagne s'atténue moins rapidement ou pas du tout.
Parmi les deux grands leviers psychologique actionnés par les réseaux sociaux on retrouve :
le besoin de validation sociale et le renforcement positif intermittent.
À chaque fois que nous recevons un message, un commentaire ou un "like" sur l’une de nos publications, notre cerveau libère de la dopamine, un neurotransmetteur qui active le circuit de récompense (cf le sujet sur la dopamine sur ce site).
Des études de psychologie ont montré que lorsque la « récompense » est aléatoire, la quantité de dopamine libérée est accrue. Ainsi, si on demande à des pigeons d’activer un bouton pour recevoir de la nourriture, on constate qu’ils ont tendance à l’activer beaucoup plus fréquemment lorsque la nourriture arrive à intervalles variables que lorsqu’elle est systématique. C’est le principe du renforcement positif intermittent.
C’est notamment sur ce principe que reposent les machines à sous des casinos… mais aussi nos téléphones.
En 2009, Facebook introduit le bouton « like ».
C’est pour le réseau social un moyen de générer beaucoup d’engagement avec un minimum d’effort de la part des utilisateurs. Cette fonction hyper populaire sera rapidement copiée par Twitter, Instagram et même Linkedin.
Le « like » exploite à l’extrême le principe de renforcement positif intermittent, en générant occasionnellement une gratification instantanée sous la forme d’une marque de validation sociale.
En consultant nos téléphones, on actionne le levier « machine à sous » pour voir les récompenses qu’on a reçues. À chaque fois qu’on partage un statut, une photo ou un lien, on lance un pari en espérant obtenir notre dose de gratification instantanée.
L’action de la dopamine, combinée au besoin de validation sociale, explique pourquoi nous sommes attirés sans cesse vers nos écrans. La gratification instantanée qu’ils produisent joue en plus le rôle de tampon émotionnel. Le téléphone devient alors l’antidote idéal de l’ennui, de la frustration, de l’insatisfaction ou de l’anxiété.