Les impacts de l’addiction digitale : bien plus qu’un problème personnel
- avitaldenan
- 11 avr.
- 3 min de lecture
L’importance des outils numériques dans nos vies n’est plus à présenter. Que ce soit pour le loisir, la communication, le travail, les souvenirs ou juste pour faire passer le temps, nous nous reposons sur ces outils. Bénéfiques dans leurs utilisations en tant qu’outils, ils ont également généré des comportements addictifs aux conséquences néfastes pour notre santé autant physique que psychique.

L’addiction au digital a été définie par le « Medical Internet Research » en se basant sur les critères du DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et psychiatriques) pour l’addiction aux jeux vidéo sur internet. Elle se définit par « une utilisation persistante et répétée des écrans conduisant à une altération du fonctionnement ou une détresse significative ».
On retrouve les manifestations suivantes, quelles que soient les addictions numériques concernées :
Préoccupation
Sevrage
Tolérance
Perte de contrôle
Perte d’intérêt pour une autre activité
Poursuite malgré des conséquences néfastes
Mensonge et dissimulation
Soulager une humeur négative
Mettre en péril des relations ou opportunités
Pour pouvoir parler d’addiction, au moins 5 des 9 critères ci-dessus doivent être présent.
La connexion permanente aux outils numériques dans la sphère professionnelle peut aggraver les risques pour l’individu, notamment le télétravail, brouillant de plus en plus la frontière en vie privée et professionnelle.
Dans ce dossier notre but est de présenter les conséquences de cette addiction au digital sur les différentes sphères du sujet.
1. Les conséquences physiques :
Une des premières conséquences que nous voulions aborder est la perturbation du sommeil. En effet, nous pouvons retrouver des articles montrant que la lumière des écrans perturbe la sécrétion de mélatonine chez les sujets, désynchronisant le rythme circadien entrainant une perturbation du sommeil pouvant entrainer privation, décalage. Le lien entre sommeil, humeur et gestion des émotions n’est quant à lui plus à prouver (voir cet article disponible sur le cairn).
Ensuite, nous avons les troubles musculo-squelettiques. Ce sont des douleurs résultant des positions et gestes de l’utilisateur, affectant les articulations, les muscles et les tendons. Selon l’INRS, l’utilisation des écrans et les positions statiques peuvent entrainer une surstimulation du corps augmentant les risques chez les travailleurs.
Pour finir, nous voulions parler des problèmes touchant la sphère oculaire. Le syndrome dont nous entendons parler le plus fréquemment est celui de la vision informatique. Il est dû à une activité accrue des muscles de nos yeux afin de permettre l’accommodation et la convergence de la vue. Celle-ci est à l’origine de trouble comme l’œil sec, des troubles de la vision, des maux de tête, etc…
2. Les conséquences mentales et émotionnelles

Parmi les symptômes fréquemment associés à une surstimulation digitale, nous retrouvons le stress et l’anxiété. En effet, selon MP. Fourquet Courbet et D. Courbet les notifications d’applications, de mail, de message et des réseaux sociaux entrainent une vigilance accrue de la part de l’utilisateur, pouvant entrainer un FOMO (peur de rater quelque chose). Le consommateur ou travailleur se retrouve donc à devoir faire attention à des stimulations pouvant venir de partout provoquant dans certaines cas un épuisement et/ou de l’anxiété car dans certains milieux professionnels, la non-disponibilité immédiate est vue comme de l’incompétence. Dans certains cas, nous pouvons également parler de Nomophobie, soit la peur de ne pas avoir son téléphone avec soit.

Il existe une corrélation entre l'usage excessif des réseaux sociaux et la dépression. Le cyberharcèlement et le sentiment d'isolement peuvent contribuer à des sentiments de tristesse et de désespoir. La comparaison sociale peut entrainer des sentiments d’infériorité ou de dévalorisation appuyant un manque de confiance en soi corrosif pour l’état des patients.
3. Les conséquences comportementales
Comme nous l’avons vu dans notre introduction, cette addiction peut se caractériser par des comportements compulsifs et/ou la perte de contrôle de la consommation. Les individus peuvent ressentir un besoin excessif de vérifier leurs appareils et ressentent des symptômes quant ils ne le peuvent pas, c’est ce qu’on appelle craving (désir insatiable, pulsion irrésistible). Cette pulsion peut même impacter les habitudes de vie, entrainant des changements dans les routines ou les interactions sociales.
Concernant la productivité, le smartphone capte l'attention, limite la concentration et réduit la capacité cognitive. Même éteint ou en mode silencieux, il réduit l’efficacité des tâches à accomplir. Les résultats de deux expériences indiquent que même lorsque les gens réussissent à maintenir une attention soutenue (comme lorsqu'ils évitent d'être tentés de vérifier leurs téléphones) la simple présence de ces appareils réduit la capacité cognitive disponible.
Pour conclure, l’addiction au numérique doit être prise au sérieux et suivie tout autant que les addictions « plus classiques ». Bien qu’elle soit souvent présente dans la sphère privée (réseaux sociaux, chat, …), les stimulations excessives dans le milieu de l’entreprise peuvent créer un réel manque et une anxiété exacerbée chez l’individu. Si vous ressentez le besoin de consulter pour vous ou vos équipes, n’hésitez pas à nous contacter.