Accueil > Dossiers > Nicotine et vape
Nicotine et Vape
Ce nouveau dossier a pour but de développer un thème bien connu en addiction, le tabagisme. Nous discuterons de son impact et de celui de la nicotine présente dedans. Ensuite, nous irons questionner les raisons pour lesquelles les gens fument et nous terminerons par des questions autour de la cigarette électronique (aussi appelée « vape »).
Quelle vue d’ensemble ?
Le tabagisme qui consiste dans le fait de fumer une cigarette, un cigare (ou tout autre équivalent) se caractérise par deux types : actif (le fumeur) et passif (l’entourage exposé à la fumée). Il est un des principaux facteurs de risque (selon l’OMS) dans l’apparition de maladie cardiovasculaire et respiratoire et dans de nombreux cancers. Ce sont tous les ans 8 millions de personnes qui meurent du tabagisme (dont 75 000 décès en France en 2015 – chiffre de Santé publique France).
En 2021, Santé publique comptait 59,3 % de fumeurs souhaitant arrêter dont 30,3% ayant essayé. En 2022 c’était 24,5 % de la population française qui déclarait fumer quotidiennement.
Mais pourquoi fume-t-on ?
Parmi les principaux arguments avancés par les fumeurs pour continuer de fumer, nous pouvons retrouver (selon Stop Tabac en Suisse) :
​
-
« Cela détend »
-
« Cela m’aide dans les moments difficiles »
-
« J’arrêterai plus tard »
-
« Je n’ai pas assez de volonté »
-
« Je suis dépendant » ou « j’ai peur du manque »
​
​
Ces arguments viennent aider les fumeurs à se maintenir dans leur addiction. Mais comment celle-ci s'est installé ? Plusieurs réponses sont possibles. Tout d’abord d’un point de chimique, la nicotine présente dans le tabac peut provoquer un sentiment de bien-être ou de regain d’énergie en forçant le cerveau à libérer des molécules rendant alerte, calme et provoquant du plaisir (nous retrouvons plusieurs molécules bien connu dont une que vous pouvez retrouvez sur notre site : la dopamine). Le fumeur ira donc chercher sa dose de nicotine à chaque cigarette. Mais cette dépendance n’est malheureusement pas que physique / chimique. Psychologiquement et comportementalement parlant, une fois le plaisir initial enregistré, le fumeur va associer le geste de fumer au plaisir et à la détente, habituant son cerveau à aller chercher celui-ci pour se sentir mieux. A cela, deux autres molécules viennent ajouter leurs effets à ce schéma de valorisation : la sérotonine et la noradrénaline. La première est responsable de la régulation de l’humeur et de l’anxiété et la deuxième de la vigilance et de la concentration. D’une tentative initiale de régulation, ou bien d’une volonté de tester ou de faire comme des personnes de l’entourage, la nicotine va doucement s’installer dans le quotidien du sujet, devenant indispensable.
Et pourquoi arrêter de fumer ?
Bien entendu, la nicotine ne permet pas réellement de réguler l’humeur. Permettant de provoquer chimiquement la sécrétion de ces hormones, le fumeur, voit sa capacité à gérer par lui-même diminuer.
Il est donc vrai qu’arrêter de fumer va provoquer des symptômes de sevrage cher le sujet. Mais quels sont-ils ? On retrouve par exemple (selon le site tabacstop) :
-
Anxiété
-
Trouble de concentration
-
Agressivité, irritabilité
-
Humeur triste
-
Trouble du sommeil
-
Craving (envie irrésistible de consommer)
C’est pourquoi un accompagnement psychologique peut être conseiller afin d’aider le fumeur à mieux gérer ses symptômes qui rappelons-le diminue avec le temps. L’idée derrière un suivi, est de réapprendre à gérer ses émotions seul (négatives comme positives) et les symptômes de craving. Il faut effectivement de la volonté pour éviter des rechutes mais celles-ci font partie intégrante du processus d’arrêt. C’est ce que le fumeur fera ensuite (reprise ou arrêt de nouveau) qui permettra ou non de sortir de l’addiction. Le sujet se sentira ensuite mieux physiquement et psychologiquement (voir la revue d’étude de cochrane.org).
La place de la Vape dans ce processus
Contrairement à la cigarette, la vape ne brûle pas. C’est-à-dire qu’elle ne va pas inclure dans la fumée une partie des substances toxiques de la cigarette (comme le monoxyde de carbone, le goudron, etc). Elle permet, en gardant le geste de fumer, de diminuer sa consommation en gérant le taux de nicotine présent dans le liquide. Bien qu’on entende parler de plusieurs goûts différents, il en existe des plus neutres (tabac blond ou brun) pour garder une similitude avec la cigarette. Ensuite, c’est à vous de sentir ce qu’il vous aidera le mieux à faire la transition vers l’arrêt. C'est un bon outil en vu d'un sevrage mais qui doit être supervisé. C'est conseillé d’être tout de même accompagné ou d’avoir un planning précis de diminution afin d’éviter de remplacer une addiction par une autre.
Prudence quant à l’e-cigarette
Celle-ci présente effectivement des avantages, mais il convient de rappeler que nous n’avons pas assez de recul concernant ses effets moyen / long termes. Bien que des études sur les métaux lourds montrant que ceux-ci sont présents en moindre concentration que dans la cigarette classique, la plupart des études présentes des limites : échantillons pas assez grands, résultats contradictoires, pas de suivi à long terme. La question se pose également sur des maladies pulmonaires associées au vapotage. Cet outil doit donc être utilisé comme transition et non comme moyen différent de se mettre à fumer.
La vape présente aussi un risque d’addiction comme la cigarette. On a vu plus haut l’effet de la nicotine, mais on peut aussi voir l’effet plaisir avec certains liquide, l’odeur qui est différente, le besoin de se cadrer seul (une cigarette se fume et se finit, pas une vape). C’est pourquoi un cadre lors de son utilisation est nécessaire, se rendre à l’extérieur, ne pas fumer chez soi, convenir d’un nombre de bouffés avant, etc.
L’idéal reste toujours de se faire accompagner / aider lors de votre arrêt. N’hésitez pas à consulter ou à appeler le 39 89 (numéro tabac info services).